Tribune écrite par Ferreol Delmas. Étudiant de 23 ans en affaires publiques, Ferreol a créé « Ecologie Responsable », un lun think tank basé sur une « écologie de droite ». Le but est de proposer aux entreprises et aux politiques des idées et des solutions sur les questions environnementales.
La droite doit s’emparer de la question écologique. Il ne doit pas s’agir d’opportunisme, il ne doit pas s’agir de quelques mesurettes pour plaire à un électorat bobo et parisien.
La droite aurait un problème avec l’écologie. Il s’agirait uniquement d’un totem de gauche. Pourtant, ce vaste sujet, prégnant pour l’avenir de nos sociétés, pour le devenir de notre planète et à moindre échelle de notre pays est un thème qui nous concerne tous. Notre famille politique doit être fière de ce qu’elle a déjà fait en la matière : la création du premier ministère consacrée au sujet, en 1971, par le président Pompidou, la Charte de l’environnement, inscrivant dans la Constitution que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé » adoptée en 2004 à l’initiative de Jacques Chirac, les réflexions du Grenelle de l’environnement, en 2009, menées par Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo. Mais nous devons aller encore plus loin. La droite doit s’emparer de la question écologique. Il ne doit pas s’agir d’opportunisme, il ne doit pas s’agir de quelques mesurettes pour plaire à un électorat bobo et parisien.
Si la droite veut être crédible, si nous ne voulons pas disparaître, nous devons réinventer notre logiciel intégralement. Elle l’a oublié mais la droite est intrinsèquement écologiste. Notre courant de pensée irrigué par un attachement aux racines, à l’histoire, au temps long doit affirmer son droit à évoquer ses thématiques. Loin des relents malsains d’un paradigme dans lequel « la terre, elle ne ment pas » où d’un système d’écologie punitive, nous devons promouvoir une troisième voie. L’écologie est « la science des relations des organismes avec le monde environnant, c’est-à-dire, dans un sens large, la science des conditions d’existence » explique le biologiste Ernst Haeckel. Il s’agit donc de la science qui étudie les interactions entre les êtres vivants et leur milieu. La politique est donc, par essence, profondément écologique, influant par les décisions prises sur les relations que l’homme entretient avec son environnement. Repenser le projet de la droite passe donc par une refonte ou une clarification de ce que nous voulons pour notre pays. Fidèle à nos multiples héritages, notamment ceux du gaullisme et du christianisme social, nous devons affirmer la volonté de voir une droite enracinée. Enracinée car soucieuse de la ruralité et de « ceux qui ne sont rien ». Enracinée car fière de notre passé et de nos traditions françaises et européennes. Philippe de Villiers disait : « Qu’est-ce que la mission de la droite, si ce n’est l’enracinement, la préservation de nos paysages intimes ?». La droite doit relire la philosophe Simone Weil et faire de son ouvrage L’Enracinement, prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain, son livre de chevet. Proposer une vision globale de notre société, chercher un programme écologique c’est remettre au centre de nos réflexions les questions de de devoir et de responsabilité.
Etre de droite, c’est aussi rejeter la vision punitive d’une écologie chargée de normes, de règles qui « emmerde les Français ».
Etre de droite, c’est aussi rejeter la vision punitive d’une écologie chargée de normes, de règles qui « emmerde les Français ». Croire au principe de responsabilité c’est accepter que nos concitoyens puissent faire les bons choix en âme et conscience comme le rappelle le penseur Pascal Salin. L’écologie positive, que nous devons promouvoir, portée par des projets et non par la contrainte ne rejette donc pas l’économie et l’innovation mais souhaite l’utiliser dans le respect de l’Homme, de sa finitude et de ses limites. Ainsi, Le projet de la droite républicaine doit être équilibré. Loin de rejeter le progrès et la science, il doit être le chantre de ces derniers quand ils sont bons. Etre écologiste et de droite, c’est à la fois refuser l’idée très macroniste du progrès pour le progrès mais aussi la tendance de certains de vouloir revenir à l’âge de pierre.