« L’engagement politique consiste à faire reculer la place de l’Etat pour qu’il se recentre sur la protection des libertés individuelles, la protection de la propriété, le droit à la sécurité. »

Il fallait s’y attendre. Le libéralisme aura une fois de plus été caricaturé dans cette campagne présidentielle, à de multiples reprises décrit comme une abomination dont la France aurait souffert depuis des décennies.

Mais qu’est-ce que vraiment le libéralisme ?

Il s’agit avant tout d’une vision de l’Homme qui consacre pour chaque individu la libre-disposition de soi, la liberté d’entreprendre et de réaliser ses ambitions mais aussi l’égalité devant la loi comme le rappelle notre Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789.
C’est bel et bien une philosophie de confiance dans l’être humain.
En tant que libérale, je considère que chaque décision publique ne doit intervenir qu’après avoir répondu à une question simple : « L’Etat et la coercition sont-ils nécessaires pour résoudre cette problématique ? ». Les étatistes de tous les partis nous répondront que l’Etat est là pour porter une « vision », qu’il est plus « juste », plus « compétent », plus « efficace » que les citoyens. A leurs yeux, le genre humain a trop de vices pour se passer d’un Etat tutélaire et omniprésent.
Mais, pour paraphraser Fréderic Bastiat, les législateurs, les politiques, les hauts-fonctionnaires qui prétendent diriger nos vies ne feraient-ils pas, eux aussi, partis de ce genre humain ? Je fais plus confiance à des millions d’individus libres et responsables qu’à une poignée de dirigeants publics.

Partant de ce constat, à quoi peut bien servir l’engagement politique ?

Il consiste selon moi à faire reculer la place de l’Etat pour qu’il se recentre sur la protection des libertés individuelles, la protection de la propriété, le droit à la sécurité. Même si je suis « une libérale engagée », je ne crois ni à l’anarchie ni aux milices et justices privées. A mes yeux, un Etat fort en matière de police et de justice est primordial pour garantir la préservation de nos libertés et de notre propriété.
Mais je souhaite aussi me battre contre l’idée selon laquelle le libéralisme défendrait « les riches » et « les puissants » contre « les pauvres » et « les petits ».  Pour ce faire, nous devons combattre les rentes et le capitalisme de connivence tout comme l’évasion fiscale, tant d’actions publiques qui faussent le marché et nuisent à une juste concurrence.
D’aucuns me répondront que l’Etat n’a jamais autant reculé que ces dernières années et que le libéralisme a triomphé en France. Ils se trompent lourdement. Les dépenses publiques représentent 56% du PIB, la dette atteint 2.200 milliards d’euros, le déficit de l’Etat avoisine les 70 milliards d’euros en 2016 tandis que la pression fiscale ne cesse de battre les records européens. Nous ne sommes pas aujourd’hui confrontés à la crise du libéralisme mais bien à celle du socialisme et de l’étatisme.

La priorité est donc de remettre de l’ordre dans nos finances publiques.

Loin d’être la clé de tous les maux, la baisse de la dépense publique est un moyen pour redonner de l’air à un système asphyxié par l’impôt.

Réduire significativement le nombre d’emplois publics en instaurant une vraie politique de ressources humaines (développement de la mobilité) et en restaurant le bien-être au travail (baisse de l’absentéisme) nous permettrait de réduire la dépense publique (non remplacements des départs à la retraite dans une proportion adaptée selon les secteurs d’activité).

Plus encore, redéfinir les missions de l’Etat autour de grandes priorités est le préalable à toute réforme efficace de la fonction publique. Notre système meurt de trop nombreux tabous. Prenons l’exemple de la mise en concurrence de l’assurance-chômage ou de l’assurance-santé : qui peut affirmer aujourd’hui que l’Etat est le mieux à même d’apporter une solution clé en main aux Français sur ce sujet ?

Sur le plan social, le pillage institutionnel que représente l’impôt ne résout pas la pauvreté dans un pays qui compte près de 9 millions de pauvres. Au contraire, il enraye le seul moteur fiable permettant d’augmenter la production de biens et de services et donc de réduire la pauvreté. C’est pour cela que je suis favorable à une baisse massive de la fiscalité, aussi bien pour les entreprises en réduisant l’impôt sur les sociétés à 23% que pour les particuliers.

Plus encore, je souhaite que nous favorisions la solidarité entre les individus notamment en reconnaissant les tâches effectuées au service des autres dans les droits à la retraite.

Cela m’amène à un autre point. L’exigence de développer des liens forts et organisés entre les hommes en favorisant les échanges. Historiquement, aucune nation ne s’est jamais appauvrie en « laissant » passer les marchands. C’est bien l’échange qui a permis à la France de rayonner, de montrer au monde à quel point notre industrie et nos inventions ont pu, un temps, être en avance. Les traités internationaux que les responsables politiques diabolisent sans cesse doivent être signés. C’est l’occasion pour nos entreprises d’investir de nouveaux marchés et d’à nouveau prouver au monde que notre esprit d’entreprise et d’innovation n’est pas mort. Soyons fiers de notre peuple, soyons fiers de nos savoir-faire ! Cette liberté dans l’échange, nous devons aussi en faire la promotion sur notre sol national. C’est pour cela que je souhaite favoriser les petits travaux entre les particuliers et autoriser la déclaration de revenu sans charge ni taxe jusqu’à 6000€ par an.

L’environnement, contrairement aux idées reçues, n’est pas le « parent pauvre du libéralisme ». En effet, nous croyons à la liberté d’entreprendre et pensons donc que chacun est responsable de ses actes. Nous souhaitons donc faire du principe du pollueur-payeur une réalité à travers l’instauration d’une taxe carbone intelligente à tous les niveaux. Les entreprises seraient libres de recourir aux moyens de production qu’elles souhaitent, tant qu’elles en assument les conséquences et dès lors que celles-ci ne sont pas irréversibles.

Quid de l’éducation ? Pour paraphraser Stuart Mill, je pense qu’une éducation étatisée n’est qu’un appareil à façonner les gens pour qu’ils soient exactement semblables entre eux. Si l’Etat doit financer l’éducation pour garantir l’égalité des chances et la méritocratie, il ne doit pas, à mes yeux, être l’unique acteur. C’est pourquoi je propose la mise en place d’un « chèque éducation » qui offrirait, d’une part, la possibilité aux parents de choisir librement l’école de leurs enfants et, d’autre part, de permettre à la société civile d’ouvrir des écoles et de concurrencer en partie l’Etat.

Face aux limites de l’Etat jacobin, soyons girondins, en favorisant la décentralisation et en consacrant sans cesse le principe de subsidiarité.

Je suis convaincue qu’un individu prend une meilleure décision en étant au plus proche du problème. C’est pourquoi je propose l’instauration d’une réelle autonomie fiscale pour nos collectivités territoriales afin de leur permettre de dépendre le moins possible de l’Etat centralisateur et parisien. Les territoires ont du talent, mobilisons-le !

Sur le plan moral, l’Etat ne peut ériger un modèle de société en transformant des appréhensions personnelles en contraintes collectives. Mon approche de la liberté va jusqu’à prôner l’adoption plénière pour tous, sans distinction, car je crois, plus que tout, à l’importance de l’amour comme socle de la famille.

Telles sont les idées que je souhaite porter dans mon action politique.

Dans les prochains mois, DroiteLib’, notre mouvement libéral et humaniste, participera au débat public avec une double-mission dont l’ampleur n’est pas mince : contribuer à la pédagogie du libéralisme en France aux côtés de tous les libéraux ; mener activement bataille contre les étatistes de tous les partis, pour que demain, cette nation française que nous aimons passionnément renoue enfin avec sa grandeur d’antan.