Le 17 février, Virginie Calmels parlait d’un sujet d’actualité: la dette publique et le rapport alarmiste de la Cour des Comptes. 

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La Cour des Comptes a rendu son rapport sur la dette publique et la dépense publique.

Le constat de la Cour des Comptes est alarmiste…

Le rapport sur la dette remis par la Cour des Comptes révèle que la dépense publique représente près de 60% du PIB (avec une prévision à 55% pour 2022).

Cette hausse s’explique, en partie, par les mesures de soutien à l’économie et la politique du « quoi qu’il en coûte » mise en place depuis 2020 pendant la crise sanitaire. Mais si nous sortons notre calculatrice :

  • La « facture Covid » représente 140 milliards d’euros, soit 1,1 point de PIB alors que la dépense publique a augmenté de 2 points.
  • D’autres dépenses supplémentaires sont constatées et viennent contribuer à la hausse de la dépense publique. Hors investissements dans les administrations publiques locales, impacts de l’inflation,. : = 140 Mds (1,1% du PIB et augm de 2 points donc il y a eu des dépenses supplémentaires ailleurs).
  • Les dépenses hors crise ont augmenté de 11 milliards d’euros en 2021 et devraient augmenter de 8 milliards d’euros en 2022.

La dépense publique et les programmes des candidats à l’élection présidentielle

Pendant la campagne pour l’élection présidentielle de 2022, quasiment tous les candidats ont proposé de nouvelles dépenses. Nous savons pourtant que chaque nouvelle dépense est difficile à réduire ensuite !

On ne peut pas continuer à ignorer la gravité de la situation. Assez peu de candidats à la présidentielle se sont saisis de cette question de la dette.

La France, le mauvais élève de l’Europe

La France se situe dans le peloton de queue au même titre que l’Espagne et le Portugal.

Quand on se compare à l’Allemagne, alors qu’on était à un niveau équivalent en 2006, on voit qu’en 2020, la dette de la France représente près de 115% du PIB versus 60% en Allemagne, soit 45 points d’écart ! De tels niveaux d’écart risquent de fragiliser la cohérence de l’Union Européenne.

Agir pour abaisser la dette, mais comment ?

Il faut corriger le tir, le plus vite possible. A ce niveau-là d’endettement, la moindre hausse des taux d’intérêt serait très préjudiciable et pourrait nous conduire dans une impasse.

La Cour des Comptes souligne qu’il y a urgence à baisser la dépense publique. 5 grands secteurs sont ciblés :

  • le système des retraites
  • l’assurance maladie
  • la politique de l’emploi
  • les minimas sociaux
  • la politique du logement

Baisser la dépense publique avec le célèbre « coup de rabot » ne fonctionne pas. Au XXIème siècle, soyons plus imaginatifs et créatifs !

  • Utilisons la numérisation pour s’attaquer à la fraude fiscale et sociale. L’administration fiscale a réussi le rapprochement des fichiers, entre déclaration employeur et déclaration employé, qui minimise la fraude.
  • Regardons l’efficacité de la dépense publique. Baisser la dépense publique ne veut pas dire avoir moins de services publiques. Il faut travailler à l’efficacité des services publics pour optimiser les dépenses.
  • Réformons de façon générale notre approche. Depuis 1974, nous avons pour habitude de dépenser davantage que ce que nous rapportons. Il faut changer de paradigme.